Que faire pour limiter la prédation exercée par son chat lorsqu’on en est propriétaire ?
Au-delà de l’étude de l’écologie du Chat domestique, la SFEPM souhaite aller plus loin, et proposer ici quelques pistes de solution à destination des propriétaires qui souhaiteraient assurer une bonne cohabitation entre leurs animaux domestiques et la petite faune sauvage. S’il n’existe pas de solution « miracle », capable d’éliminer totalement les dégâts ou les victimes, le cumul de solutions contribuera à en réduire le nombre. À chacun de mettre en place les dispositifs adaptés à son chat ou à celui du voisin, ou à son jardin et ses aménagements.
La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), partenaire de l’enquête « Chat domestique et biodiversité », mène depuis 2016 des actions (événements, communication, outils de sensibilisation, formation) et études pour apporter notamment aux particuliers et professionnels, propriétaires (ou non) de chat(s), des solutions. L’association a testé plusieurs systèmes dont nous vous proposons ici la description.
Solution n°1 : être un propriétaire responsable
Adopter un chat au sein de son foyer constitue un engagement : c’est être en capacité (financière, matérielle, psychologique, etc.), d’assumer ce nouveau compagnon. C’est lui consacrer du temps, le nourrir, le soigner, jouer avec lui, penser à lui y compris pendant les vacances. En substance, lui dédier une place importante dans sa vie !
La stérilisation du chat de compagnie permet d'éviter les naissances non souhaitées, les abandons et donc l’augmentation de la population de chats errants qui, du fait des conditions difficiles de subsistance, ont un niveau de prédation important sur la petite faune sauvage.
Une alimentation inappropriée et une faible qualité des soins procurés ont été associés à des taux de prédation plus importants sur les oiseaux et mammifères - bien que les chats correctement nourris ne cessent pas de chasser pour autant. Pour limiter la prédation de son chat de compagnie, il faut surtout lui laisser un libre accès à une alimentation de qualité, appropriée et en quantité, et ne pas le laisser sortir au petit matin ou à la tombée de la nuit.
Solution n°2 : aménager son jardin
Il est possible d'équiper son jardin afin de préserver les zones sensibles, notamment les mangeoires et nichoirs pour les oiseaux, dont l’emplacement doit être choisi avec soin dès le départ. Idéalement, ils doivent être placés dans des zones dégagées, à une bonne distance des arbres ou des buissons (à au moins trois mètres) ou d’autres points à partir desquels les chats pourraient sauter. Les suspendre en hauteur, à une branche par exemple, hors de portée des chats, est également crucial.
Différents dispositifs existent, soit pour éloigner le chat (répulsif maison, plante répulsive, Catwatch®, etc.) ou pour l'empêcher d’accéder aux zones sensibles ou à un arbre (grille « stop chat », « stop minou », etc.).
Solution n°3 : d’autres dispositifs de prévention de capture
Il existe également différents équipements à faire porter au chat lors de ses sorties qui permettent de le rendre plus audible et plus visible lors de la séquence de chasse, sans pour autant porter atteinte à son bien-être. Ils ont pour objectif de réduire le succès de capture des chats. De nombreux fabricants commercialisent de tels dispositifs, aisément accessibles et peu onéreux. Chaque dispositif a ses avantages et ses inconvénients, et tous ne conviendront pas à un même chat. En voici quelques exemples :
- les colliers à clochette, les mieux connus des propriétaires et certainement les plus employés : leur utilisation permet d’atténuer la prédation sur les petits rongeurs, au moins sur une période de quelques semaines, mais s’avère plus mitigée concernant les oiseaux. A noter que certains chats semblent s’adapter à la clochette et continuer à chasser efficacement.
- les colliers à motifs colorés Birdsbesafe® : constitués d’une collerette en coton coloré de 6 cm de largeur fixée sur un collier sécurisé, il permet de rendre le chat plus visible, en particulier pour les oiseaux dont la vision est le principal sens utilisé dans le comportement de vigilance exercé à l’encontre des prédateurs. Ces colliers semblent donc efficaces pour les oiseaux, un peu moins pour les petits mammifères.
La LPO et la SFEPM considèrent que la cohabitation des chats de compagnie et de la faune du jardin peut être sensiblement améliorée avec des mesures simples. Aucune solution ne supprimera totalement la prédation des chats, mais le cumul des moyens de prévention est nécessaire.
Pour aller plus loin
Vous pouvez découvrir l’ensemble des solutions efficaces et acceptables retenues par la LPO en lien avec des vétérinaires et des comportementalistes pour félins pour limiter la prédation et protéger la petite faune sauvage, via différents supports notamment deux vidéos sur le site de la LPO France : « Être un propriétaire responsable » et « Aménager son jardin ». Cette page est dédiée à la prédation du Chat et vous pouvez y retrouver toutes les solutions et de nombreux documents comme une fiche médiation, et un poster (ces documents se trouvent en bas de la page dans la rubrique "Documents à télécharger").
Pour consulter les résultats des tests d’efficacité réalisés sur chaque dispositif, lire la thèse de Romain EICHSTADT à partir de la page 107.