Une population fragile tout récemment découverte...
mise à mal par l'hybridation avec le Chat domestique
Nous vous parlions dans de précédents articles de la situation du Chat forestier en France, et des techniques de détection de cette espèce, proche du Chat domestique. Une nouvelle étude menée par l'association Nature En Occitanie sur le massif de la Montagne Noire, dans les départements du Tarn et de l'Aude, a récemment permis de découvrir une population de Chat forestier jusqu'ici inconnue dans le pays, assurant probablement une connexion entre la population des Pyrénées et celle du nord-est de la France. On pensait en effet que ces deux noyaux de population, distants de 300 km, étaient totalement isolés. À l'aide de pièges à poils couplés à des appareils photographiques automatiques, des chats forestiers ont pu être détectés là où aucune mention avérée de l'espèce n'avait été faite auparavant.
À cette découverte s'ajoute celle révélée par les analyses génétiques à partir des poils collectés : cette population comporte un très grand nombre d’hybrides entre chats forestiers et chats domestiques. Les deux espèces étant particulièrement proches, elles s’hybrident entre elles et offrent une descendance fertile. Avec l'augmentation de cette population d’hybrides, s'accouplant à leur tour avec les chats forestiers, la population de « purs » Felis silvestris silvestris s’estompe et diminue, ce qui remet en cause la conservation de cette population de Chat forestier. Si les effets de l'hybridation ne sont pas totalement connus en termes de survie ou de reproduction, il s'agit ici surtout de préserver la diversité des espèces qui nous entourent, et d'agir sur les menaces dont nous sommes responsables (ici, la prolifération des chats domestiques dans le milieu naturel).
Pour préserver cette population sauvage et autochtone tout en assurant une bonne cohabitation avec les chats domestiques, il convient de sensibiliser les propriétaires de chats des départements concernés à la stérilisation de leurs animaux de compagnie. Prendre soin d’eux et ne pas les abandonner dans la nature est également une mesure de bon sens. Pour les auteurs de l'étude, cette souche de chats forestiers est en effet unique : elle n’a jamais été domestiquée et constitue un patrimoine naturel que nous pouvons tous encore sauver.
Pour plus de détails, lisez l'article complet ici, et regardez les vidéos de l’étude :